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Voir avec le coeur

 

Peinture helen nelson reed

 

J’ai commencé la journée par accueillir la tristesse générée par l’inconscience humaine, puis je me suis pardonnée de participer à cette folie, à ma façon puisque je fais partie de cette humanité et je ne suis pas dans la pleine conscience. Ayant vécu des années sans savoir qui j’étais vraiment, j’ai moi aussi eu un comportement destructeur et nourri l’injustice en faisant violence à mon corps physique. Les larmes coulent à flot mais je ne les retiens pas. Il y a eu encore une fois, un épandage chimique en début de soirée et la pluie est tombée en trombe durant la nuit. J’ai sorti la chienne à 1h du matin juste avant que les nuages ne se vident avec force comme on ouvrirait un robinet à fond !

J’ai été bien inspirée de rentrer du bois dans l’après midi ! Je me fie de plus en plus à mon intuition, mon instinct et quelque part, c’est une force parce que le mental est tellement affligé, qu’il ne trouve plus d’issue favorable à tout ce gâchis.

Je crois que ce qui m’attriste le plus, c’est toute la violence infligée à la Terre Mère, au féminin en général, à la nature, aux animaux et bien évidemment, aux enfants, à tout ceux qui sont dépendants des « adultes », tous ceux qui ne peuvent pas se défendre. Je n’en peux plus de voir la nature souffrir, s’étioler et les rares personnes qui essaient de faire changer les choses qui sont systématiquement taxées de complotistes.

Évidemment, je me suis tournée vers l’intérieur tant pour activer le divin en chacune de mes cellules que pour consoler l’enfant intérieur. Cet aspect innocent qui aspire à vivre dans l’amour, la paix et la joie, qui se sent impuissant et vulnérable. J’ai appelé ma présence divine et demandé à mon âme de m’aider à surmonter ce désespoir.

J’ai appelé tous mes corps à s’unir, à se soutenir mutuellement, à former un tout cohérent, harmonieux. Puis j’ai remercié mon corps physique de créer en permanence cette harmonie.

Le corps physique possède une conscience et il est parfaitement autonome, c’est le mental, « l’intelligence », enfin disons plutôt la capacité à se poser des questions et à chercher des réponses qui vient parfois briser cette harmonie naturelle. Si je n’avais pas cette capacité à raisonner, il n’y aurait pas de maladie, de peur, de blocage énergétique.

Je sais que ma force réside dans le lâcher prise, l’accueil des émotions qui permet de retrouver l’équilibre. Je ne peux pas me passer du mental mais je peux l’aligner à la fréquence du cœur, l’associer à ma présence divine, à l’intelligence de la source en moi. En étant présent aux mouvements intérieurs, en prenant en charge mes peines, cette tristesse face à la folie humaine engendrée par l’ignorance que j’appelais autrefois la connerie humaine.

Finalement, j’ai pu rehausser mon taux vibratoire et une fois de plus, je peux remercier les médicaments de m’aider à trouver l’harmonie intérieure même si je préférerais le réaliser par la foi. Mais il me faut accepter cette situation qui, je dois bien l’avouer, me permet de ne pas être aussi sensible à ce qui se passe à l’extérieur.

C’est une forme de bouclier qui me préserve des épandages, des vibrations lourdes, et comme le dosage est minime, ça ne m’empêche pas d’avoir accès à mes émotions. Il me faut accepter définitivement de vivre dans un monde chaotique où l’ignorance amène des comportements destructeurs, égoïstes et insensés. Je ne suis pas certaine de trouver la force de continuer de vivre sur cette planète.

Depuis l’enfance, je suis sidérée par le fait que ceux qui ont des facultés de compréhension plus développées que la moyenne, utilisent leur intelligence pour obtenir du pouvoir sur les autres, pour manipuler, dominer…Quel intérêt ? J’avoue que je ne comprends pas qu’on puisse être si insensible, cruel et injuste. Il y a pourtant un cœur qui bât en chaque être humain mais la peur l’emporte.

C’est pour cette raison que je parle de libération émotionnelle, parce que tant qu’on est manipulé par la peur, on ne peut pas être objectif, on est enfermé dans le mental qui juge, accuse et définit ce qui est bon ou mauvais, on est coupé de l’amour que nous sommes. Bien sûr il est naturel de faire des choix et pour cela, il faut connaitre les différentes options qui s’offrent à nous. Mais le fait de condamner radicalement, de juger, ne permet pas de se faire une opinion juste et éclairée. Bien que la nuance soit subtile, ça change tout.

Il me faut édifier un pont entre les deux hémisphères du cerveau afin de pouvoir raisonner avec l’intelligence du cœur. Se centrer, libérer les émotions permet de réaliser cette œuvre et c’est cet exercice régulier qui revient à poser une brique, à créer un circuit neuronal d’unification, chaque fois que le cœur est associé à l’ego, au mental.

Se centrer, s’ancrer, aligner ses chakras, unifier les énergies masculines et féminines, vivre en conscience le plus possible, voilà le chemin que je me suis tracé, voilà le but de mon âme. Bien que ce vocabulaire soit nouveau pour moi, il revêt une importance énorme et même si ça n’est pas évident à réaliser, c’est néanmoins la seule façon de vivre heureux malgré tout ce qui se passe sur terre.

Il est bon de définir ce qu’il représente pour moi.

Le centrage consiste à venir en son cœur lorsqu’une émotion s’exprime. En respirant calmement, profondément, en focalisant l’attention sur la respiration, le cœur, les sensations physiques, puis en relâchant les tensions.

L’attention portée sur le corps physique permet de se libérer du mental, de ne plus le suivre, l’écouter et le croire. La sensation de bien-être qui découle du lâcher prise, du fait de cesser de s’accrocher aux pensées, de s’identifier à elles, permet de savoir qu’au-delà de la pensée, une intelligence supérieure est présente.

Quand je dis supérieure, je ne minimise pas ou n’invalide pas la pensée logique, le mental, je constate simplement qu’il y a différents degrés ou niveaux de conscience et la notion de supériorité évoque un champ de vision beaucoup plus large, éclairé, juste, sage. Le mental possède des facultés qui associées à celles du cœur, de l’âme et de la présence divine, permet d’être Un, entier, intègre, tout en ayant conscience que je suis aussi reliée aux autres, qu’au niveau de l’âme, de la conscience divine, nous sommes UN.

Cette connaissance n’est pas intellectuelle mais plutôt sensitive et c’est le ressenti au niveau du cœur, du corps physique qui en témoigne.

Chaque fois que je réalise l’unité intérieure, que j’accueille une émotion, que j’invite le divin à s’activer en moi, je peux savoir qui je suis, mais si je veux l’exprimer par des mots, c’est là que ça se corse.

Le mental n’a pas le langage approprié, il est toujours en-deçà de la réalité. Il ne peut nommer ce qu’il ne connait pas mais juste en avoir une idée. Cependant il est important qu’il comprenne que l’intelligence du cœur lui permet de grandir, d’élargir sa vision et de focaliser son attention sur ce qui est vrai, sur l’amour divin pour qu’il accepte, trouve un intérêt à lâcher le contrôle et la peur.

Lorsqu’il comprend que le cœur ne le rejette pas, que le divin ne le juge pas mais qu’il est une création volontaire de la source et un partenaire nécessaire à l’incarnation et non le chef de la personnalité, il accepte son rôle avec enthousiasme. Peu à peu, il bénéficie de l’énergie de la source, du cœur et à mesure que la peur, la tristesse, la colère, sont accueillies, il se pacifie, s’équilibre et s’allie à la raison du cœur.

Il est aussi en quête de bien-être, d’épanouissement et quand il comprend qu’il existe d’autres façons d’envisager la vie, de gérer le monde intérieur, il accepte de changer de stratégies.

Tout en nous est programmé pour l’expansion, la régénération, la croissance, l’évolution et quand on laisse l’énergie de la source divine circuler librement, tous les corps en bénéficient et on comprend que la mort est une étape nécessaire à l’évolution. On sait qu’elle participe à l’expansion du vivant et qu’elle n’est donc pas une fin mais un éternel recommencement.

Tout en nous, dans la nature, nous le démontre continuellement. Les cellules se régénèrent régulièrement, elles meurent et renaissent simultanément. Rien ne meure définitivement, tout se renouvelle. Et au niveau du mental, c’est la même chose. Les croyances évoluent au fil de l’expérience puis elles sont embrassées par la conscience jusqu’à devenir connaissance.

En alignant ses pensées à la raison du cœur, on élargit sa conscience, on épure, on libère tout ce qui en nous est contraire à l’amour.

Déjà, je peux relativiser les choses concernant les souffrances infligées à la planète, à la nature en sachant que la Terre Mère est dotée d’une conscience, d’une intelligence éclairée divine et souveraine. Elle sait parfaitement maintenir l’harmonie et n’est pas affectée outre mesure par la folie de l’humain. Elle équilibre ses énergies en permanence et elle agit pour le bien de l’ensemble de la création. En mère aimante, elle sait que pour réveiller l’humanité à l’amour, à la sagesse, il faut parfois qu’il soit bousculé, dépouillé, afin de revenir à l’essentiel.

Dans ce monde de contraste, on apprécie quelque chose une fois qu’on a connu son contraire. Il nous faut très souvent toucher le fond, connaitre l’obscurité pour goûter pleinement la joie, l’amour et la lumière. Mais en associant le cœur et l’ego, l’humain et le divin, on perçoit les choses dans leur totalité et on comprend que c’est en étant dans le juste milieu que nous trouvons le bonheur. On n’a plus besoin d’être chahuté d’un extrême à l’autre pour apprécier la vie.

L’ancrage se réalise en étant conscient, présent à soi-même, en étant attentif à ce qui se vit en soi et c’est ainsi qu’on peut sentir le divin que nous sommes. La démarche est exactement l’inverse de ce à quoi est habituée la personnalité qui a tendance à vouloir fuir la réalité. Et on peut comprendre cette démarche tant qu’on n’accède pas à l’intelligence du cœur.

En aimant tout ce que nous sommes, en considérant le corps physique comme la création du divin, la manifestation de la vie, de la source, dans un véhicule de chair, le temple de l’esprit, on perçoit le caractère miraculeux de l’existence. On comprend que nous sommes des extensions de la source et que le corps physique est composé des mêmes éléments que la planète, que nous sommes enfant du ciel et de la terre. Cette filiation nous sécurise et nous lâchons peu à peu le sentiment d’indignité, d’illégitimité.

L’amour de soi se fonde alors sur cette connaissance, cette filiation révélée par la présence à soi-même. C’est une connaissance intime qui permet de considérer le spirituel et le matériel comme deux aspects complémentaires, issus de la source Père Mère, qu’on cherchera alors à unifier.

Le corps physique n’est plus une prison mais une entité divine dont le cœur est la porte d’accès principale aux dimensions subtiles de l’être. On réalise qu’en honorant le temple, on honore en même temps l’esprit qui l’habite et lui donne vie. On comprend que nous sommes amour et lumière en essence et que c’est par l’acceptation de tout ce que nous sommes, que ces énergies se diffusent et circulent librement réalisant l’unification. On comprend que l’amour est en nous et qu’en le faisant circuler librement entre tous nos corps, il amplifie, guérit, régénère, vivifie. On n’a plus à le chercher à l’extérieur mais simplement à le manifester par la libération de toutes les pensées et les émotions qui en sont l’expression distorsionnée. On comprend que la peur et le jugement voilaient notre vision, faussaient notre entendement et qu’en choisissant d’infuser l’amour en soi, dans le processus d’accueil des émotions, en lâchant prise, notre vraie nature se révèle, notre essence véritable se manifeste. On s’abandonne alors à la raison du cœur, en toute confiance et la vie s’écoule facilement puisque plus rien ne lui résiste.

Les larmes continuent de couler mais cette fois-ci, il me semble que j’en ai trouvé la raison profonde, puisque c’est ce que j’écris qui déclenche cette seconde vague.

« J’accueille la culpabilité qui émerge du parallèle que je fais mentalement entre ma façon de vouloir contrôler mes émotions par l’apport de produits chimiques et la bio-ingénierie qui prétend se substituer aux éléments. Bien que ça puisse sembler similaire, la culpabilité ou l’auto-accusation ne font que me maintenir dans le rejet de soi, le non amour.

Alors j’accepte ce que je considère encore comme une forme d’ingérence et je remercie mes cellules de manifester la vie éternelle, la guérison et l’amour pour ces aspects infantiles de ma personnalité, encore soumis à la peur et au manque. J’entoure mon corps mental, mon corps émotionnel et mon enfant intérieur, de l’amour et de la lumière de ma présence divine.

Il est très fréquent de culpabiliser lorsqu’on prend conscience de son comportement mais c’est une façon de rejeter des aspects de soi qui ont le plus besoin d’être vu, aimé et éclairé. Pour que les parts de soi qui continuent d’être soumis à l’inconscience soient éclairés, pour qu’ils puissent bénéficier de l’intelligence de la source, il faut qu’ils en soient imprégnés, amenés au cœur, à la conscience.

Quand on libère la peur, apparait alors la colère, la culpabilité puis la tristesse. C’est une forme de progression, d’ascension vers l’amour et la lumière qui se réalise par paliers successifs en accueillant et en libérant chacune d’elles. Une fois l’énergie débloquée, la vision change et on passe de l’accusation à une vision plus neutre, équilibrée.

Plutôt que de voir ceux qui font les épandages comme des assassins, il apparait que la majorité d’entre eux croient bien faire. Ce n’est pas la méchanceté, la volonté d’éradiquer la population qui les motive mais bien la croyance qu’ils peuvent solutionner la famine en contrôlant le temps, donc l’agriculture, résoudre ainsi le problème de la faim dans le monde. Je ne pense pas que le problème se situe dans le manque d’amour mais bien plus dans l’ignorance de leur vraie nature. Même si ceux qui dirigent les opérations du haut de la pyramide envisagent de résoudre les problèmes de surpopulation en éliminant les masses, on peut supposer que leur objectif n’est pas si malintentionné.

Après tout, si j’étais responsable du bien être et de la survie de l’espèce, j’aurais peut-être le même raisonnement, préférant sacrifier une part de la population pour la survie de l’ensemble. Je pourrais me dire que la nature agit parfois de la sorte.

Il apparait que la plupart du temps, ceux qui se considèrent comme l’élite, qui pensent savoir mieux que le reste du monde, agissent en étant convaincus d’avoir raison et il est inutile de les accuser puisque leurs convictions les porte et que leur pouvoir vient de notre ignorance, de notre ingérence, de notre démission, de notre refus d’être responsable de notre monde intérieur. Ce qu’on pourrait qualifier de cynisme de leur part, semble plutôt la conséquence du fait qu’ils soient coupés de leur cœur et que ce soit le mental qui les dirige. Puis c’est tout le système éducatif qui génère ce genre de personnalités.

J’imagine parfois comment je serais si mon cœur ne s’était pas ouvert, si ses failles n’avaient pas laissé pénétrer la lumière et fait émerger ma nature véritable, si je n’étais pas convaincue d’être un être d’amour et de lumière. Si ma seule réalité était celle du monde, si l’instinct de survie et la prédation étaient mes seules croyances, je n’aurais d’autre choix que d’écraser les autres pour exister.

Nous sommes très prompt à juger, à accuser alors même que nous prétendons vouloir servir l’amour et la lumière, être spirituels, enfants de la source et connectés au vivant. En commençant par cesser de se juger et même de se condamner soi-même, on peut voir que nous ne sommes pas totalement lumineux malgré nos croyances et notre bonne volonté.

On constate qu’en accueillant nos ombres, notre lumière se révèle, notre vision des choses change, s’équilibre. On ne résout pas un problème par la violence, la paix durable ne s’établit pas après une guerre. Le conflit entraine le besoin de réparation, de vengeance et ça n’est qu’en décidant de dialoguer, en étant dans l’écoute véritable et le respect des besoins de chacun qu’une solution qui ne lésera personne peut être envisagée.

Peut-être qu’en démontrant l’inefficacité et la dangerosité des méthodes employées par l’élite pour solutionner les problèmes dans le monde pourrait avoir un impact plus bénéfique que de vouloir entrer en conflit. Jouer sur la corde sensible, amener l’autre à ouvrir son cœur au niveau émotionnel semble aussi voué à l’échec puisque la plupart d’entre eux sont déconnectés de leur cœur et de leurs émotions.

Là encore, faire confiance à la source, rayonner l’amour inconditionnel en soi et au-delà, gérer ses émotions afin de ne pas être submergé par les images terribles, peut amener un changement par effet papillon.

Peinture: Helen Nelson Reed

Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d’orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci

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