On n’oublie rien
- Par reikiland
- Le 17/10/2017
- Dans Textes Lumière
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« Tu vois, je n’ai pas oublié » chante Montand. « On n’oublie rien du tout, on s’habitue, c’est tout» répond Brel. « Avec le temps, va, tout s’en va » conclut Ferré. La Loi d’oubli efface tout, mais il suffit d’accéder à la carte-mère, tout ce qui a été vécu y figure à jamais.
Malgré le mur de la mémoire, l’oubli n’est qu’apparent. L’oubli n’est qu’une habitude qui crée un écran trompeur. Tous nos faits et gestes restent à jamais stockés dans notre inconscient.
Pour y puiser les souvenirs enfouis dont on a besoin pour progresser, des techniques existent, très anciennes, comme la récapitulation du nagual. Par ce biais, on peut se rappeler tout son vécu depuis la naissance. Mais pas seulement. Des vies antérieures sont accessibles, qui ouvrent l’accès au passé de notre espèce. Mémoire génétique ? Ou juste un saut aux annales akashiques ? Dans le vocabulaire de Castaneda et des sorciers du Mexique, Nagual est un mot-clé qui ouvre bien des boîtes. En premier lieu, le Nagual est le chef d’un clan de sorciers. Il possède une qualité innée qui fait de lui le Nagual, et les sorciers de son clan le voient.
Un détail dans sa luminosité lui permet d’échapper à la pression de cette réalité-ci. Il passe très facilement « côté gauche », c’est à dire en alpha (ou en astral, les deux étiquettes collent sur le même flacon). Il peut aussi y emmener d’autres sorciers.
Cette réalité non-ordinaire se nomme aussi Nagual.
Nagual enfin, ce lieu de conscience dans notre bulle lumineuse, ou plutôt ce vaste ensemble de lieux de conscience qu’on appelle le côté gauche, et qui met en oeuvre l’hémisphère droit de notre cerveau. L’hémisphère gauche, celui de la raison raisonnante, s ‘appelle le Tonal. Tout le monde connaît. En fait, on ne sait presque rien du Nagual dans notre monde occidental surprotégé par la raison et le doute.
Le guerrier qui voyage sur toute sa ligne de temps est un passe-muraille qui nous montre le chemin à suivre. (Lao Surlam)
Le monde est tel que nous voulons qu’il soit. Ou plus exactement, tel que notre conditionnement veut qu’il soit. L’autre monde, le vrai, l’infini, c’est le Nagual. A la fois le pilote, le pays et le moyen de transport. A la fois l’aventure absolue, et la Règle implacable. L’horizon d’un trou noir qu’on appelle l’autre monde : d’autres univers parallèles. Visiter ces mondes, au moins les cinq qui nous sont accessibles, préparer une route pré-mortem dans ce quintuple infini, tel est le Nagualisme.
Nagual n’est pas chamane. Dans les sociétés tribales le chamane est le guérisseur, l’homme-médecine. Chez nous, c’est un sorcier, comme le nagual. Mais en France, la notion de sorcellerie évoque le côté noir. Il y a pourtant des sorciers blancs, voyez Gandalf. Et il y a des sorcières blanches, ce sont les fées. Jadis les sorciers blancs étaient des enchanteurs, comme Merlin. Les Gaulois les connaissaient bien, ils les appelaient des druides.
Et si on remonte encore plus loin, on trouve une époque où tous les hommes étaient magiques, où toutes les femmes étaient des fées. Souvenez-vous du temps où des hommes tout-puissants et des femmes leurs égales allaient et venaient dans les boutiques akashiques.« Time it was, it was time, a time of innocence…» chantaient Simon et Garfunkel. Lumière, né de la lumière, l’esprit planait à la surface des eaux et résidait sur les cimes. Et les couples convolaient en plein ciel.
Qu’est-ce qui a bien pu nous arriver ?
Le mieux, c’est d’aller voir. La mémoire est intérieure : « Cherche en toi». L’inconscient est un lac d’émeraude où dorment tous les souvenirs des mondes engloutis. En ce crépuscule déjà sombre, un bonus : nous n’avons pas seulement accès à tel ou tel souvenir de nos « vies antérieures », nous avons accès à chaque lieu, chaque instant du passé. Revoir les grandes figures qui ont animé les âges lointains, en cette aube de l’humanité où le temps, le ciel et la terre étaient bien différents. Pour que le phénix puisse renaître de ses cendres, il doit commencer par se jeter au feu.
« Si tu veux sortir des flammes de l’enfer, va où les flammes sont les plus hautes » disent les gourous. Qui veut renaître, doit passer de l’autre côté de sa douleur. Tourner son regard.
Mais quant à toi, initié aux mystères sacrés, prends confiance car divine est d’origine la race des mortels et à ceux qui savent éveiller en leur âme le divin qui y sommeille, la nature dévoile toutes choses. (Pythagore)
L’humanité n’est pas un sac de billes, où chaque bille est indépendante de ses voisines. Ni une collection de « je » individualistes et fermés comme des monades. Qu’est-ce qu’une monade ? Le concept est de Leibnitz
D’après ce philosophe, chaque individu est enfermé dans une bulle privée de tout contact avec l’extérieur. Ces bulles aveugles et sourdes, il les nomme des monades. Chaque monade croit voir des choses, parler à des gens, écouter des sons, mais rien de tout ça ne vient de l’extérieur, ce sont de purs produits de son imagination. Prouvez-moi le contraire.
Ça agace, ce genre d’idée, parce qu’aucun argument ne peut en venir à bout.
Un peu comme le mythe de Matrix, un piège imparable ! Dans La monadologie Leibnitz explique : « Il n’y a pas moyen aussi d’expliquer comment une Monade puisse être altérée ou changée dans son intérieur par quelque autre créature, puisqu’on n’y saurait rien transposer (…) Les Monades n’ont point de fenêtres par lesquelles quelque chose y puisse entrer ou sortir. »
Implacable système qu’on ne peut réfuter. Comment prouver que le monde n’est pas une illusion ? « Nos sens nous trompent » disait Descartes. Son disciple a poussé le doute à son point limite.
Mais la vie est toute autre. Les êtres humains ne sont pas des monades. Ni les pièces 3D d’un puzzle holographique. Nous avons tous des ancêtres, personne ne s’est formé ex nihilo, nous sommes tous redevables à une foule de gens, grands ou petits, connus ou pas.
Ainsi dans cette recherche, je dois beaucoup à de nombreux auteurs, chercheurs et sorciers de tout poil : Edgar Pierre Jacobs, Platon, Robert Charroux, Hergé, Jules Verne, la collection Contes et Légendes, Lob et Pichard, Hérodote, Pierre Mac Orlan, H. Ridder Haggard, Louis Aragon, James Matthew Barrie, J.R.R. Tolkien, Antoine de Saint Exupéry, Louis F. Céline, André Malraux et Jean Giraud dit Moebius. Ils sont à l’origine de ma quête. Je l’ai écrite comme je l’ai vécue, selon leur bel exemple.
For the times they are a-changin’ (Bob Dylan)
Nous sommes les composants d’une grande toile vivante, interconnectés comme les cellules d’un même corps. Nous ne formons qu’un seul corps, le corps humain. Nos disputes, nos mesquineries n’ont aucun sens. Seulement personne n’en sait plus rien. Et tout le monde s’en fout comme de l’an 40. La puissante guilde des marchands nous a fourgué son arme ultime : l’égoïsme. Chacun pour sa gueule, on consomme faute de savoir partager.
Et pendant qu’on se tire dans les pattes, les puissants nous tondent la laine sur le dos. « Diviser pour régner », Machiavel en avait fait le premier principe de sa science de gouverner. C’est la devise des religions et le refrain des tyrannies. Poussez-vous les puissants, l’an 40 arrive. Quoi qu’on fasse, les lignes bougent. La nature humaine que nous partageons toutes et tous est comme une grande toile qui nous unit dans son canevas.
Tant pis si nous l’avons oubliée, la technologie nous en a tissé une autre. Le web. La Toile. L’esprit de Gaïaest aussi dedans. Forcément.
Un artiste, c’est quelqu’un qui a mal aux autres. (Jacques Brel)
Source : http://eden-saga.com/
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