La femme sauvage
- Par reikiland
- Le 23/05/2017
- Dans Textes Lumière
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Ma rencontre :
Une reconnexion avec mon enfant intérieur a réveillé la femme sauvage en moi. Les visions et les émotions intenses ont afflué à ma conscience. Ma première réaction face à cette énergie brute, à cette femme avec des comportements d’animal sauvage, a été la peur. J’ai eu peur d’elle, de sa force, de son animalité, elle était féroce, puissante, imprévisible.
Et plus je lui laissais de la place, en la regardant, plus je sentais sa force me gagner, m’envahir, me subjuguer. Elle se sert de son instinct pour accoucher d’elle-même. Elle est la protectrice de mon être, de mon espace, de mon individualité. Elle est ma puissance, mon pouvoir, c’est la guerrière de mon âme.
J’ai dû faire plusieurs voyages pour l’observer, pour la découvrir en essayant à chaque fois de lui laisser de l’espace. J’ai compris que lors de notre première rencontre, elle était furieuse, car elle ne supportait plus d’être liée, emprisonnée, ligotée. Lorsque je la sentais mouvoir en moi, j’avais aussitôt fait de l’enfermer pour ne sentir que ce qui était convenable à mes yeux.
Aujourd’hui, elle est libre et compte bien le rester. J’ai du faire un effort pour la laisser agir à sa guise, ne pas la contenir, ni la diriger. M’affranchir de mes jugements, de ma peur de me perdre dans son animalité. J’ai vu mes conceptions sur la femme qui l’emprisonnaient. Je l’ai vu griffer la Terre pour creuser un trou et y enfouir mes blessures.
Je l’ai vu danser sous les étoiles, la Lune et honorer son corps et sa puissance dans chaque geste. Je l’ai vu se maquiller avec la Terre, les fleurs, les algues comme une peinture de guerre. Se mouvoir comme un félin dans la forêt à la recherche de nourriture et d’eau tout en gardant précieusement son territoire.
Qui est-elle ?
La femme sauvage pose ses limites en grognant, en s’arquant prête à bondir pour protéger nos terres intérieures vierges de tous dogmes et envahisseurs. Elle est la gardienne de notre corps, de notre âme et de notre puissance. Elle accouche de nous-même, à l’image de nouveau-nés qui sont des parts, de qui nous sommes réellement, prêtent à prendre place.
Elle se lave sous les cascades, lèche nos blessures, honore notre pouvoir en dansant et en communiant avec les éléments. Elle a besoin d’être seule pour se retrouver, se ressourcer, se fortifier et seulement après elle rejoint le monde, centrée dans sa verticalité. Elle est une offrande à la Vie grâce à son corps, qu’elle laisse se déployer librement.
Ses émotions nourrissent notre feu intérieur, sa force vient de nos instincts, de notre animalité. J’ai compris que ma fatigue chronique était en lien à refuser mes instincts. Notre force intérieure prend naissance dans l’énergie brute de la Vie, de notre hara, notre ventre. Nos croyances de ce qui est convenable ou non, musellent notre énergie, notre pouvoir, notre puissance.
Lorsque, nous laissons cette femme sauvage prendre les rênes, nous ressentons, que sa force brute, la libération de ses instincts nous rend vivantes. Nous ne vivons plus dans notre tête, mais dans notre corps de l’intérieur. Nous pouvons sentir la brise sur notre corps, l’odeur de l’herbe et de la forêt, les frissons sur notre peau grisée par autant de puissance qu’émane notre être.
Que nous apporte- t-elle :
C’est très souvent lorsque nous sommes jeunes femmes, que nous nous coupons de nos instincts, et ainsi on se coupe du Vivant. Notre part sauvage est ce qui nous rend vivantes. La Vie circule en nous, on ressent des espaces vierges à visiter, de l’espace intérieur, une expansion et surtout un rayonnement puissant qui émane de notre être. Nous avons l’impression que nous pouvons déplacer les montagnes, ouvrir des passages dans la roche, éclairer l’obscurité.
Notre femme sauvage nous rend le goût, la sensation d’être Vivante. La force et la puissance que nous sommes et que nous portons. Et plus encore, elle nous montre que c’est elle notre reliance avec l’Univers, avec tout ce qui Est. Nous comprenons que ce n’est pas la femme spirituelle, élevée, douce et désintéressée qui nous relie à la Source.
Mais notre femme sauvage ancrée dans notre corps, dans notre ventre, dans nos pieds, à la terre, à la forêt, aux étoiles qui représentent nos racines, nos fondations. Elle est notre tronc qui relie les mondes et la Vie. Elle croit en sa puissance et en sa légitimité. Nous ne pouvons pas nous relier en ne voulant qu’être les branches qui touchent le Ciel. Mais en nous en ancrant dans notre âme sauvage.
On nous a menti, on nous a fait croire que nos instincts sont mauvais et impurs. On nous a empêché de nous sentir vivantes. On a perdu la sensation et le goût de la sève qui monte en nous. On a perdu notre reliance et la vibrance de se sentir vivantes. En s’enfermant dans des cases, on s’est emprisonné dans un monde de paraître et on vit par procuration en se brimant et recherchant toujours ce qui peut nous rendre la Vie.
Libérer votre femme sauvage :
Lorsque vous laissez à votre femme sauvage sa liberté, elle vous montrera qu’elle n’est pas cruelle. Elle est la protectrice de votre âme. Elle protège ce qui est précieux, vos trésors. Elle n’est pas vulnérable, elle est puissante et rayonnante, car elle incarne qui elle est vraiment. Le doute n’existe pas. Elle est reliée à chaque instant avec la Vie, avec son flux en elle. Il n’existe plus de séparations, elle honore son énergie de vie brute.
Le mental est inexistant, elle nous protège de tous emprisonnements, soumissions, pièges, croyances, elle nous montre la Voie afin que l’on accouche à notre tour de nous-même. Afin que nous renaissions de nos cendres. Que nous nous octroyions notre souveraineté. Elle nous montre que la guerrière n’est pas séparée de la bienveillante.
On a séparé les rôles des femmes en les opposant. On a formé le conflit avec des croyances qu’être féroces est l’opposé d’être aimantes. La femme sauvage nous enseigne qu’elle est le réceptacle de la Vie et de l’Énergie divine féminine. La Mère Divine et la Déesse qu’elle incarne ne sont pas cloisonnées, elle est toutes les femmes, toutes les formes : sorcière, guérisseuse, artiste, mère, épouse, amie, sœur, guerrière, reine, princesse, amante, initiatrice, enseignante…
Notre génération a été élevée dans une société masculine et cette même société a besoin aujourd’hui de l’énergie et de l’essence féminine. Les femmes étouffent dans les rôles qu’on leur a distribués, elles ressentent dans leurs forts intérieurs que leurs vies ne peuvent se résumer à ces limites et ces masques.
Se réapproprier notre puissance féminine, notre pouvoir inné de gardienne et protectrice de la Vie, sous toutes ses formes, devient une nécessité pour toutes et tous.
Jessie / Jed
Source: http://clespirituelles.blogspot.ca/
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