Construire une relation de couple saine
- Par reikiland
- Le 12/07/2020
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Culpabilisation et reproches. Après les élans fusionnels des premiers mois d’amour, l’un des enjeux majeurs de la vie de couple consiste à construire une relation saine, au travers de laquelle chacun peut s’épanouir.
Pourquoi faire des reproches ?
Le sentiment amoureux conduit les individus à idéaliser leur partenaire mais aussi à leur renvoyer une image gratifiante d’eux-mêmes, il est donc intrinsèquement lié au narcissisme. L’idéalisation de l’autre permet en effet d’éprouver un sentiment de supériorité et d’amour de soi . Puisqu’un être si parfait m’aime, alors je dois ou je peux m’aimer.
L’identification réciproque, vécue comme une fusion parfaite entre deux individus ‘faits l’un pour l’autre’, semble avoir fonction de défense contre l’angoisse de la perte et de la séparation : « je suis comme toi, et puisque tu t’aimes, il faut que tu m’aimes moi aussi. »
Malheureusement ou heureusement, selon les points de vues, l’idéalisation et la fusion des partenaires ne durent rarement plus de quelques mois. C’est cette désacralisation de l’autre qui engendre bien souvent les premiers reproches car elle renvoie à sa propre imperfection.
Par ailleurs, on constate souvent que les auteurs de reproches souffrent d’une très faible estime d’eux même, soit parce qu’ils sont victimes d’une répétition du rejet parental (‘si mes parents n’ont pu m’aimer, personne ne le pourra’), soit parce qu’ils ressentent un fort sentiment de culpabilité du à un Surmoi trop rigide (notamment causé par un abus d’autorité des parents).
Enfin, dans le cas d’un surinvestissement libidinal envers la figure parentale, les reproches peuvent aussi avoir fonction de maintien du parent dans une position toute-puissante.
Culpabilité et chantage affectif
La culpabilisation de l’autre est un des leviers de la manipulation. Elle consiste en effet à créer une relation dominante dans laquelle l’un donnera satisfaction à l’autre, pour faire cesser le sentiment douloureux provoqué à son encontre. Elle est destructrice puisqu’elle attaque l’estime de soi et peut être perverse si elle est employée intentionnellement dans un dessin de pouvoir.
Dans les couples où l’un des partenaires est en détresse, la culpabilisation est parfois confondue avec l’empathie. Il n’est pas rare, en effet, que le besoin de reconnaissance de la souffrance, pousse le premier à attribuer au second un rôle ‘d’agresseur’ .
Et justifier ainsi ou d’expliquer ses ressentis, plus simplement qu’en s’interrogeant sur ses origines. A l’inverse, l’empathie, si elle correspond bien à la capacité de comprendre les sentiments de l’autre, se met en œuvre sans que le dit-sentiment soit vécu par le partenaire.
Enfin, dans certaines pathologies, le fait de culpabiliser l’autre s’inscrit dans l’une des manifestations du syndrome. Dans ce cas, la conduite répond généralement à un processus de projection, destiné à ‘sortir de soi’ des tensions non intégrées et non intégrables et à les attribuer à l’autre pour les rendre ‘attaquables’.
Sortir de la spirale
Adresser systématiquement des reproches à son partenaire ou user de culpabilisation sont des modes relationnels défaillants, qui à termes, risquent d’aboutir à la destruction du couple ou à la destruction de l’autre.
Une relation saine s’établit avant tout sur un respect de son partenaire et une reconnaissance de sa personnalité propre. La communication, parce qu’elle occupe un rôle de témoin de la pensée, doit refléter cette vision désacralisée mais respectueuse.
En raison de son histoire et de son éducation, la capacité à communiquer peut être fragile, impossible ou biaisée. Dans ce cas, des méthodes de communication peuvent être enseignées (voir notre article sur la communication non violente).
Enfin, nous l’avons vu, l’emploi de la culpabilité ou des reproches peut aussi témoigner de blessures psychiques plus ou moins profondes qui nécessitent alors une prise en charge thérapeutique.
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